Mentions légales

Cher(e) Camarade,

Le résultat de la désignation à l'élection présidentielle constitue pour nous, proches de Laurent Fabius, une cruelle déception, y compris bien entendu en Gironde.

Pour notre sensibilité, Laurent a incarné dans cette campagne des valeurs essentielles, la lutte contre les inégalités ou la laïcité par exemple, tout en ayant su intégrer d'autres principes désormais incontournables comme la réforme des institutions ou le développement durable. Laurent a même eu le courage rare en politique de reconnaître qu'à l'épreuve du pouvoir, il avait compris combien notre pays devait changer d'orientation et rompre avec une pensée unique.

Etrangement, nos positions, ancrées dans un projet adopté par la quasi-totalité des militants, ont été considérées comme archaïques ou peu crédibles. Nous pouvons multiplier les raisons de notre échec: la presse, les nouveaux adhérents, le fonctionnement de notre parti, l'air ambiant...

Je crois que nous aurions tort de nous enfermer dans des analyses sans fin qui rejettent sur les autres la responsabilité de notre défaite. Un mouvement de fond parcourt notre pays et donc notre parti. Une forte volonté de changement est née d'amertumes accumulées depuis des années, y compris lors de notre dernier passage au gouvernement. Elle s'est exprimée contre nous brutalement le 21 avril 2002, puis contre la droite aux élections régionales, et plus récemment contre le pouvoir européen lors du rejet du traité constitutionnel. Les Français veulent à l'évidence que leur pays, l'Europe, le Monde change. Sur le fond, Laurent était certainement le mieux à même de concrétiser cette volonté de rupture. Pourtant, confondant peut-être le changement des têtes et le changement des idées, les adhérents en ont décidé autrement.

Les militants ont tranché. C'est la loi de la démocratie, nous devons la respecter. Désormais , toutes et tous, il nous revient de faire campagne pour battre la droite et faire élire Ségolène Royal. Laurent Fabius l'a dit dés le lendemain du vote. Personnellement, sans renier mes convictions, je le ferai sans état d'âme. Je suis en effet convaincu que l'élection présidentielle marquera un vrai choix entre d'un côté notre projet et de l'autre un modèle libéral et autoritaire dont nous connaissons d'avance les victimes. Nous entrons aussi dans une nouvelle phase de la vie politique: plus simple, plus concrète, moins hiérarchisée, dominée par de nouveaux modes d'échanges comme internet dont l'influence va encore grandir... Aucun socialiste n'a le droit de tourner le dos à la formidable bataille qui nous attend.

Dans cette mutation, les amis de Laurent Fabius doivent rester groupés en particulier en Gironde. Non pas pour constituer un clan, mais plus simplement pour porter des questions qui demeureront d'actualité : l'emploi, le pouvoir d'achat, le logement, mais aussi l'intégration des minorités, l'avenir de la planète, la rénovation de la démocratie, la mondialisation, une Europe plus forte. Ces préoccupations seront au coeur de la prochaine présidentielle. 

D'elles dépendront notre victoire.

Je sais que comme moi tu vis difficilement notre échec. Je sais aussi tout le travail militant que tu as accomplis ces derniers mois. Au nom de tous nos camarades, je voudrais t'en remercier.

Amitiés,

Alain ANZIANI

Mandataire de Laurent Fabius en Gironde.